RÉSIDENCES
Environ tous les deux ans, La Cour des Arts et l’association Diffusion et Renouveau du Poinct de Tulle portent ensemble un projet de résidence artistique, visant à mettre en relation la création contemporaine et le savoir faire traditionnel et local du Poinct de Tulle.
> 2025-2026
Lika Guillemot explore les contrées du fil, ses points, ses diverses techniques, et crée des liens humains, en proposant des projets participatifs.
Pour cette résidence, elle a choisi d’explorer les différents aspects du Poinct de Tulle, à travers la notion de maison.
Avoir une maison, un abri, fait partie des besoins essentiels. Lorsque le mot “maison” est énoncé, chacun·e projette une image différente liée à son histoire, ses besoins et à son imaginaire.
Ce lieu que nous habitons, qui nous accueille, nous permet de contenir notre corps. C’est un abri qui nous rassemble et nous permet d’exister, à la différente de l’espace extérieur qui tend à diluer notre corps. La maison peut être un espace d’accueil, de joie, de partage, mais peut aussi devenir inquiétante, mal adaptée ou inaccessible. Cette maison est souvent liée à un bout de terre, à un espace délimité sur la planète Terre.
Le projet : Maisons-Racines
Imaginons un instant, que nos maisons archétypales, quittent la terre et deviennent des maisons en suspension. Cataclysmes, impesanteurs, dérèglements climatiques ? La cause est incertaine mais les maisons racines forment dorénavant des îlots aériens. Les enracinements de nos maisons sont alors visibles et proposent des formes rhizomatiques oniriques.
Œuvre collective, plusieurs maisons seront réalisées au cours des cinq semaines de résidence, en collaboration avec l’équipe de dentellières de Diffusion et Renouveau du Poinct de Tulle. Leurs formes s’inspireront de différents types d’habitats présents sur Terre (hutte, chateau, cabane…) et sur Tulle.
Le système racinaire sera effectué à l’occasion d’ateliers participatifs qui relieront les maisons et viendront se déployer dans les espaces d’exposition.
Pendant ses semaines de résidence, Lika Guillemot ouvre sa porte aux curieux·ses. Venez la rencontrer et découvrir son projet en cours de création :
Le Poinct de Tulle se réalise sur un réseau de fils très fin, à mailles carrées de 1,8 à 2,5 mm, nouées comme le filet du pêcheur aux quatre angles, à l’aide d’une navette et d’un moule cylindrique servant à calibrer les mailles. Des points de broderie sont ensuite exécutés à l’aiguille : le grossier, le picot, la rosette, le respectueux, le point d’esprit, le cordonnet et le pénitent.
Elles sont une quarantaine de dentellières au sein de l’association Diffusion et Renouveau du Poinct de Tulle, qui apprennent la technique du Poinct de Tulle, dentelle à l’aiguille, et perpétuent avec talent ce savoir-faire exceptionnel.
En amont de la résidence, un appel à projet est diffusé largement à l’échelle nationale et reprend les conditions suivantes :
En fin de résidence, l’artiste présente ses recherches et créations dans les espaces d’exposition de la Cour des Arts (La Maison et Le Point G). Une installation dans l’environnement urbain peut également compléter sa création. Un catalogue est édité à la suite de la résidence pour expliquer le travail de l’artiste et présenter l’œuvre issue de sa résidence. Des publics très différents (amateurs, professionnels, scolaires, publics empêchés) ont accès au suivi de la résidence, à des échanges avec l’artiste et à la visite de l’exposition.
L’artiste est accueilli·e à la Cour des Arts et à l’atelier de l’association Diffusion et Renouveau du Poinct de Tulle (2 place Émile Zola). Une salle de La Cour des Arts est mise à disposition de l’artiste. L’artiste est hébergé·e chez l’habitant le temps de sa résidence.
La résidence est étalée sur une saison, de septembre à juin, et dure généralement entre 5 semaines et 2 mois. Elle est découpée en périodes de 15 jours, prenant ainsi en compte les contraintes liées à la lenteur de l’apprentissage du Poinct de Tulle, le temps de réflexion de l’artiste et le temps de fabrication. Les périodes sont déterminées en concertation entre l’artiste et l’association.








> 2023-2024
Anouck Everaere, photographe documentaire, a travaillé pendant huit semaines en résidence. Au contact des dentellières de Tulle, elle les a invitées à se faire photographier dans son studio et leur a ensuite proposé de venir apposer un masque, un ouvrage en dentelle sur leur portrait. Comme un tatouage, les motifs incarnent des significations plus grandes, les fleurs, la lune, l’horloge, la pluie…
Puis elle a ouvert son studio à d’autres personnes, des jeunes de Tulle invités à venir poser avec des créations en Poinct de Tulle. Les styles s’entrechoquent : les baskets rencontrent les caracos aux motifs anciens, les broches papillons s’attachent sur des joggings de marque.
Pendant sa résidence, Anouck Everaere s’est formée au Poinct de Tulle, fait l’expérience du temps passé et de la technique, parfois douloureuse, qui maintient dans une position physique et psychique contrainte. Et alors qu’elle travaille la dentelle, la pensée des actualités prennent toute la place, pourquoi rester assise alors qu’il est l’heure des grandes révoltes?
De cet élan est né l’envie d’un motif collectif, celui du poing levé, symbole de lutte et soulèvement qu’elle va commencer à faire sur un grand format. D’autres poings viendront rejoindre les rangs de la lutte.









> 2021-2022
Au cours de sa résidence en 2022-2023, Franck Claudon a travaillé à la conception et à la fabrication d’une pièce sculpturale et textile, en collaboration avec les dentellières de l’association Diffusion et Renouveau du Poinct de Tulle.
« La Robe d’après minuit est un hommage au travail des femmes, à la transmission et au patrimoine de la ville, représenté par ses savoir-faire, notamment la dentelle au Poinct de Tulle, par les formes de gouttes cousues sur la robe, par des boutons de nacre provenant de plusieurs accordéons qui m’ont étés généreusement offerts et qui ont étés troués pour pouvoir être cousus dans la broderie du bustier. Enfin, par les bleus de travail qui pour certains proviennent de l’ancienne Manufacture d’armes de Tulle et que je souhaitais acquérir uniquement auprès de femmes.»
Derrière La Robe d’après minuit, il y a :
L’œuvre a été acquise par la ville de Tulle et est désormais visible à la Cité de l’accordéon et des patrimoines.